Marcel LECOMTE

 

Né en 1900 à Saint-Gilles (Bruxelles) et décédé en 1966 à Bruxelles.

En 1918, il entreprend des études de philosophie et lettres à l’Université libre de Bruxelles, qu’il abandonne en 1920.

En 1924, il rencontre Clément Pansaers qui lui fait connaître le mouvement Dada. Avec Camille Goemans et Paul Nougé, il forme le groupe Correspondance en 1924, dont il est exclu l’année suivante.

En 1928, il retrouve Goemans et Nougé à la revue Distances.

À partir de 1934, il occupe un emploi dans l’enseignement secondaire et en 1959, il devient attaché au musée d’Art moderne de Bruxelles aux Archives de l’art contemporain.

Comme le dit Marc Quaghebeur, « Lecomte est essentiellement un “poète en prose”, ainsi qu’en témoigne Lucide (1939) et c’est dans sa critique littéraire, dans ses essais, dans sa vie même que Lecomte fait passer sa poésie. » Entre autres : La servante au miroir – avec des dessins de Léon Spilliaert (Éditions des Artistes, 1941), Le Carnet et les instants – préface de Jean Paulhan (Mercure de France, 1964)

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Choix bibliographique 

  • Lucide, Les Écrivains réunis, 1939.
  • La Servante au miroir, avec des dessins de Léon Spilliaert, Éditions des artistes, 1941.
  • Le Carnet et les instants, préface de Jean Paulhan, Mercure de France, 1964.
  • Le Suspens, Mercure de France, 1971
  • Les Voies de la littérature , choix de chroniques littéraires suivi d'une bibliographie établie par Philippe Dewolf, Éditions Labor, collection « Archives du Futur », 1988.
  • Le Regard des choses, choix de chroniques artistiques et de préfaces d'expositions établi et annoté par Philippe Dewolf, Bruxelles, Éditions Labor, collection « Archives du Futur », 1992.
 

Participation à la revue

  • N° 45 : Diaristes belges - Journal.

 

 

Présentation du journal de Marcel Lecomte

Le journal de Marcel Lecomte, contenu dans un seul cahier, se caractérise par ses entrées alphabétiques. C’est un répertoire de noms dans lequel il consigne les entretiens ou les conversations qu’il a pu avoir avec les écrivains qu’il a rencontrés ou dont il est l’ami, à différentes époques de sa vie. Les notes débutent en 1928 et se terminent en 1958 ; les dernières lettres de l’alphabet sont nettement moins fournies. Plusieurs feuillets libres sont insérés lorsque les pages du cahier sont remplies, notamment le poème datant de 1923. À la lettre S, le diariste semble faire référence à un autre journal – qui n’aurait pas été conservé ? –, composé, lui, d’entrées datées classiques : « à propos d’André Souris, à la fois spirituel et sensuel (voir notes quotidiennes) ».

Comme le dit Philippe Dewolf à propos de la correspondance entre Jean Paulhan et Marcel Lecomte, ces égodocuments nous font entrer dans les « coulisses de la littérature ». Des commentaires de lecture viennent compléter les transcriptions d’entretiens. Outre les auteurs belges, repris ici dans les extraits choisis, le répertoire de Marcel Lecomte émet des réflexions sur Bataille, Bosquet, Claudel, Constant, Dubuffet, Eliot, Flaubert, Freud, Gide, Goethe, Hegel, Heidegger, Jouhandeau, Jouve, Joyce, Jünger, Kafka, Maeterlinck, Malraux, Mann, Marx, Michaux, Nietzsche, Paulhan, Valéry. Les femmes sont les grandes absentes de ce carnet. À part Marguerite Duras, il évoque la romancière Françoise des Ligneris et Dominique Aury (Anne Desclos), qu’il a rencontrée à Cerisy en 1952, et qu’il soupçonne d’être, sous le pseudonyme de Pauline Réage, le véritable auteur d’Histoire d’O (1954).

Francine Meurice